On a marché sur Dôme C
Lundi 12 novembre 2018 dans la
matinée, je suis à l’aéroport à Paris pour le grand départ. Derniers au revoir
et c’est parti pour un long trajet en direction de l’Antarctique. Arrivée à
Christchurch en Nouvelle Zélande le mercredi 14. Le départ pour la station
italienne de Mario Zuccheli (MZS) est prévu le lendemain matin. Mais les
conditions météorologiques repoussent le départ pour le samedi 17 au matin.
La pause à Christchurch permet
de se reposer après cette longue première partie de voyage. Nous en profitons
pour visiter la ville, et pour profiter de la végétation, de mettre une
dernière fois les pieds dans le sable à la plage
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Beau soleil au rendez-vous dans les parcs de Christchurch |
Samedi 17 novembre 2018, nous
partons direction MZS avec un avion militaire de la Royal New Zealand Air
Force. La voyage est long et peu confortable mais l’arrivée sur la banquise est
magnifique, le voyage en vaut la peine.
Nous restons environ deux
heures sur la base italienne, le temps de prendre un café et d’observer une
dernière fois la présence de vie (hors humaine) avant de repartir sur la « piste »
pour prendre un Basler qui, après plus de 4 heures de vol nous déposera à
Concordia.
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A MZS, un skua devant le volcan, probablement dernier animal pour un bon moment |
La première demi-heure de vol
est splendide : la vue sur les Monts Transantarctiques est à couper le
souffle. Puis le reste du vol nous montre à quel point nous serons isolés du
monde : l’horizon est tout plat et tout blanc sur des centaines de
kilomètres. J’ai vraiment l’impression de voler au-dessus d’une mer de glace.
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Depuis le cockpit, le plateau antarctique à perte de vue, est visible pendant plusieurs heures de vol |
Le Basler nous dépose sur Dôme
C en fin de journée. C’est le début de l’été mais le froid se voit vite à la
sortie de l’avion : chaque respiration est accompagnée d’un nuage blanc
devant la bouche.
Nous sommes à présent à plus
de 3200 mètres d’altitude, la pression atmosphérique est faible. Les premières
nuits ne sont pas évidentes à cause du manque d’oxygène. Le mal de tête et de
ventre est présent au réveil.
Illustration de la différence
de pression : la première fois que j’ouvre mon déodorant la bille est
éjectée hors du compartiment.
La première semaine que je
passe ici permet de réaliser une passation avec Coline, l’hivernante sortante,
que je remplace pour l’année à venir. Le temps passe très vite et j’ai déjà
l’impression d’être ici depuis longtemps. La passation est rapide et la semaine
bien remplie mais j’ai le temps de voir la majorité des manipulations dont je
vais avoir la charge.
Coline part de Concordia le 26
novembre, je perds un peu mes repères vis-à-vis des manipulations mais je
prends rapidement mes marques. Certains responsables des programmes scientifiques
sont aussi sur place pour me guider.
La campagne d’été bat
maintenant son plein et le premier Raid est arrivée à Concordia le 29 novembre.
Impressionnant convoi de tracteurs « antarctisés », la base de
Concordia ne pourrait pas survivre sans le Raid.
Le convoi reste quelques jours
ici puis repart pour une dizaine de jours de route vers la base avancée
française de Cap Prudhomme. Deux autres Raids doivent encore venir alimenter
Concordia pendant l’été.
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Le raid à son arrivée, passe devant les deux tours de la station |
La Tour Américaine est une tour
métallique de 45 mètres de hauteur située à environ 1 kilomètre de la base.
Cette tour est pour le moment le lieu qui symbolise pour moi le mieux
l’aventure que l’on est en train de vivre. La vue au sommet est totalement
différente de ce que l’on peut observer depuis le sol. Gravir la tour permet de
prendre de la hauteur et de se rendre compte que nous sommes vraiment au milieu
du continent. D’un côté, la base et les différents laboratoires,
« posés », devant l’horizon. De l’autre, une immense étendue blanche,
avec rien !
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La tour américaine cachant le soleil, que l'on voit 24h/24 |
Depuis le sommet de la tour |
Sinon dimanche dernier petit snow volley…
Concordia, le 14/12/2018
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