Mon travail à Concordia
Bien qu’employé
par l’IPEV, je travaille ici à Concordia pour le laboratoire IGE (Institut des
Géosciences pour l’Environnement), laboratoire CNRS basé à Grenoble.
Le shelter ATMOS, peu après un coucher de soleil. Il s'agit du principal laboratoire extérieur où je travaille, à environ 10 minutes du marche de la base. |
Je travaille
principalement pour trois programmes scientifiques :
CAPOXI (Capacité oxydante de l’atmosphère)
« Le projet CAPOXI vise à documenter la capacité
oxydante de l’atmosphère de l’hémisphère Sud. Ce programme s’attachera à
résoudre plusieurs incohérences observées ces dernières années sur les sites
Antarctique. S’il est bien admis aujourd’hui que le fort pouvoir oxydant en été
de l’atmosphère des régions centrales de l’Antarctique trouve son origine dans
l’émission d’oxydes d’azote par le manteau neigeux, il est en revanche
difficile de réconcilier nos connaissances actuelles de la chimie de
l’atmosphère et les mécanismes d’oxydation observés sur le terrain. Cette
méconnaissance du fonctionnement de l’atmosphère polaire limite singulièrement
notre capacité d’interprétation de l’information contenue dans les carottes de
glace. Le projet se focalise sur la chimie des espèces réactives azotées et
halogénées en lien avec le bilan chimique de l’ozone. »
Le programme
CAPOXI occupe environ 50 % de mon temps, et comprend les activités
suivantes :
·
Prélèvements de neige
J’effectue deux
types de prélèvements de neige : de la neige de surface et des
échantillons plus profonds allant jusqu’à un mètre de profondeur. Je prélève de
la neige de surface trois fois par semaine, dans la « clean area »
aux environs du shelter ATMOS. La fréquence de réalisation des puits de neige
varie en fonction de la saison : deux fois par mois en été, une fois par
mois en hiver.
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Le puits de neige se creuse à la pelle (© Giuditta CELLI - PNRA) |
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Un puits de neige réalisé en été, une fois que mes 20 échantillons de neige ont été prélevés |
Je mets en place
et organise la collecte de trois types de filtres, mis en place au shelter
ATMOS.
Premièrement les
filtres mis en place à l’entrée des pompes « Haut Volume » (pompage
d’environ 1 m3 par heure) sont changés une fois par semaine, puis
conditionnés pour analyses, qui seront effectuées en été par les responsables du programme.
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Zebra, la mascotte de la mission DC15, sur le support d'une pompe haut volume, sur le toit d'ATMOS |
Les deux autres types
de filtres permettent de collecter l’O3 pour l’un, le NO2
pour l’autre. Ces deux types de filtres sont connectés à des pompes ayant un
débit inférieur à 1 litre par minute.
Avant de mettre
en place ces filtres, je dois, au laboratoire, les imprégner d’une solution.
Chaque filtre
d’O3 est en place deux jours par semaine. Chaque filtre de NO2 est en place
pendant un mois. A la fin de la collecte, le conditionnement se fait au
laboratoire pour analyses futures, une fois les échantillons de retour en
France
·
Analyseur ozone
Un analyseur en
continu d’ozone est présent au shelter Neige et pompe, par intervalle de temps
régulier, l’air situé à différentes localisations: l’air extérieur sur trois
niveaux, variant entre 20 cm et 8 mètres de hauteur, et l’air interstitiel de la
neige jusqu’à 2 mètres, sur plusieurs profondeurs.
Mon travail
consiste, une fois par semaine, à aller vérifier sur place le bon
fonctionnement de l’appareil, et, une fois par mois, à le calibrer.
Le shelter NEIGE est enterré sous la neige. L'accès se fait via cette trappe. |
·
Extraction et chromatographie
ionique
Cette partie de mon travail s’effectue au
laboratoire, à l’intérieur de la base, et se concentre sur les différents
échantillons de neige récoltés.
L’extraction
consiste à faire passer la neige fondue à travers des résines anioniques, dans
le but de concentrer les ions, passant ainsi d’environ 1 L de neige à 10 mL de
solution. Ces solutions sont ensuite envoyées à Grenoble pour effectuer des
analyses isotopiques.
Avant de faire passer la neige fondue dans
les résines, j’en collecte environ 10 mL, qui me serviront à réaliser une
analyse à l’aide de la chromatographie ionique. Dans chaque échantillon, je
vais déterminer la concentration de trois composés : Chlore, Nitrate et
Sulfate.
GMOStral (Réseau mondiale d’observation du mercure : terres australes et
antarctiques).
« GMOStral découle d’une initiative lancée par le
programme européen GMOS (Global Mercury Observation System) qui coordonne un
réseau planétaire d’observations du mercure atmosphérique. Les données
collectées permettent de mettre en œuvre et valider les modèles atmosphériques
régionaux et mondiaux dans l’optique de motiver et orienter les futures
réglementations de ce polluant global. Ces mesures permettent de documenter et
de surveiller les variations atmosphériques du mercure dans les régions
reculées de l’hémisphère sud et de travailler sur la réactivité très mal
connue, les cycles, les dépôts et la ré-émission en Antarctique. »
Plusieurs
expériences sont en cours à Dôme C dans le cadre de GMOStral :
·
Le Tekran
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Le Tekran est également situé à ATMOS |
Le principal
instrument de mesure permettant d’analyser en direct la concentration
atmosphérique de mercure est le Tekran. Je m’occupe donc de la maintenance de
cet appareil en changeant chaque semaine les filtres situés en entrée de
l’instrument. Ces filtres sont ensuite conditionnés puisque des mesures du
mercure oxydé auront lieu dès leurs retours en France.
·
Filtres
Chaque semaine
je change également un filtre plus gros (90 mm de diamètre) qui se situe sur un
système pompant l’air à environ 5 L par minute. Je conditionne également ces
filtres qui serviront à effectuer des analyses isotopiques.
·
Dispositifs passifs
Nouveauté cette
année en test : chaque mois, je mets en place sur le toit du shelter ATMOS des
dispositifs passifs qui permettent de capter le mercure atmosphérique. Les
analyses s’effectueront également en France
·
MAX-DOAS
Deuxième
nouveauté de cette année, il s’agit d’un instrument qui a pour but de
déterminer la concentration de certains gaz traces dans l’atmosphère, par une
technique d’absorption spectrométrique. Il fonctionne donc grâce à la lumière.
Mon travail consistait à effectuer des observations régulières dans le but
d’améliorer l’instrument, notamment son comportement face aux conditions
climatiques extrêmes.
Le module externe du MAX DOAS, situé sur le toit d'ATMOS |
NIVO (Etude de l’évolution des propriétés de la neige dans le changement
climatique en Antarctique)
« Le programme NIVO porte sur l’évolution de la
neige de surface aux échelles de temps horaire à inter-annuelles et vise à
comprendre le rôle de la neige dans le système climatique. La neige en surface
échange de l’énergie, de la quantité de mouvement, de la vapeur d’eau
(comprenant des isotopes stables de l’eau) avec l’atmosphère ce qui induit des
rétroactions impliquant de nombreux processus. Afin de comprendre et paramétrer
ces processus et rétroactions dans les modèles de neige et de climat, le
programme NIVO met en œuvre un ensemble d’instruments automatiques et assure la
collection de mesures manuelles permettant de caractériser la neige à la
surface et jusqu’à quelques dizaines de mètres de profondeur. »
Pour le
programme NIVO, je m’occupe de :
·
Réaliser deux fois par semaines, en
cinq points, des mesures de densité et de dureté de la neige. Ces mesures se
réalisent dans la « clean area ». Je couple ces mesures à deux
prélèvements de neige qui serviront à réaliser des analyses isotopiques de
l’eau (H + O)
·
Maintenir en bon fonctionnement un
Picarro, appareil de mesure de l’isotopie de l’eau présente dans l’air, et son
instrument de calibration. Ces instruments sont situés dans le shelter Neige.
En plus de ces
trois programmes qui occupent la majeure partie de mon temps, je suis également
en charge de nettoyer des instruments météorologiques (thermomètres,
anémomètres), dont ceux présents sur la tour américaine.
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Les instruments météo sont tous situés sur le même flan de la tour. La photo, prise en été, ne montre pas de givre, c'est totalement différent en ce moment. |
Tu vas pouvoir faire le café comme un pro !
RépondreSupprimersuper interessant tout ce que tu fais, merci! -annabelle
RépondreSupprimerbonjour,
RépondreSupprimerj'ai trouvé votre blog suit au recherche que j'ai fait sur l'institue polaire car il recherche actuellement quelqu'un pour le même poste , et plus je fait mes recherche pour améliorer ma lettre de motivation et plus je suis motivé pour y participé.
Avez_ vous des conseils pour faire un bonne lettre de motivation merci.