Les séminaires de préparation

Siège de l’IPEV - Du 24 au 28 septembre 2018

Le siège de l'Institut Polaire Français 

La première étape de la préparation de mon hivernage se passe à Plouzané, dans le Finistère, au siège de l’institut polaire français. Là bas, je rencontre le personnel de l’IPEV, mais également une bonne partie des hivernants de l’ensemble des bases gérées par la France. Il s'agit, en Antarctique, des bases de Dumont d’Urville et de Concordia (où je vais hiverner), et dans les îles subantarctiques, des bases sur les îles de Crozet, d’Amsterdam et de Kerguelen.


Chaque journée débute par une présentation scientifique. En effet, l’institut polaire nous expose clairement que chacun, technicien comme scientifique, est présent pour la recherche scientifique. Ces exposés sur l’astronomie, sur la glaciologie ou sur l’étude des manchots sont captivants.
La présentation sur les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) et son immense réserve naturelle augmente encore un peu plus la prise de conscience de notre futur environnement de travail et de vie. Nous allons tous évoluer dans un environnement unique, magnifique, mais extrêmement fragile et sensible aux changements, notamment climatiques.
Un accent est tout particulièrement mis sur la sécurité. L’isolement de nos différentes bases engendre des problématiques de sécurité, puisque les conditions sont très différentes de la métropole. Nous comprenons très vite qu’un accident, même minime, devient très vite très compliqué à gérer dans ces lieux isolés. L’incendie constitue un des principaux risques sur les bases. Une formation sur le maniement d’extincteurs complète donc le point sécurité.

Pour moi, ce séminaire permet de rencontrer à la fois des personnes de mondes scientifiques très différents du mien et des personnels techniques, dans un but commun de recherche scientifique. Les profils très variés des personnes rencontrées permet un véritable échange et partage.
A la fin de cette semaine, j’ai également pris réellement conscience de notre environnement de travail pour une année : une année coupée du monde, terriblement différente de notre quotidien.


Arpy, Italie - Du 1 au 5 octobre 2018

La base scientifique de Concordia est gérée conjointement par la France (IPEV) et par l’Italie (PNRA : Programma Nazionale di Richerche in Antartide). C’est donc en Italie que les hivernants de Concordia participent à un deuxième séminaire de préparation.

L'IPEV et le PNRA travaillent conjointement sur la base Concordia, situé au dôme C


Dès le premier soir nous rencontrons nos collègues italiens, avec qui nous passerons tout l’hiver. Chacun doit se présenter sur une grande feuille de papier à l’aide uniquement d’images / de dessins puis montrer ses motivations et ses peurs au sujet de l’hivernage. Un bel exercice pour connaître chacun, et pour se rendre compte que ces 12 personnes avec qui je partagerai plus d’un an seront bien plus que des collègues.

Les spécificités médicales de notre future maison sont également rapidement mises en avant : le froid, l’altitude et l’isolement extrême ! L’ensemble de ces paramètres intéresse l’agence spatiale européenne (ESA) qui étudie l’adaptation physiologique et psychologique humaine dans ces conditions extrêmes. Concordia est, sur Terre, le site présentant les conditions les plus proches d’un vol spatial habité. Une journée entière de la semaine a donc été consacrée à la collecte de données médicales (prélèvements sanguins, salivaires, scanner osseux, etc.), constituant un état zéro avant notre départ.
Toujours dans le but de se préparer à un éventuel problème de sécurité, nous avons effectué plusieurs exercices sur cordes avec des guides alpins. L’exercice de brancardage montre la difficulté de cette manipulation et nous fait une nouvelle fois prendre conscience de la dangerosité d’une blessure, notamment dehors dans un froid extrême.
Pour terminer la semaine, un petit débriefing a permis de constituer une liste non exhaustive de potentielles tensions ou points sensibles, et de penser à de possibles solutions. 
Une dernière randonnée dans les montagnes italiennes a clôturé le séminaire.


Vue sur le massif du Mont Blanc depuis les hauteurs de Arpy


A la suite de ces deux semaines, j’ai juste hâte de partir et de découvrir la base !
Départ de Paris le 12 novembre 2018, escale à Hong-Kong, puis à Auckland, avant de terminer la première partie du voyage le 14 novembre à Christchurch.
Puis, après 8h d’un nouveau vol (quand je vous dis que c’est isolé), je poserai le pied sur la base italienne de Mario Zucchelli, située sur la côte.
La dernière partie du trajet, encore via un autre avion, nous déposera au Dôme C.


D’ici là, je réalise une formation scientifique à Grenoble, à l’Institut des Géosciences pour l’Environnement, sur les programmes sur lesquels je vais travailler.


Commentaires

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés